Karaté Goshin Ken-Po ou Goshin Karaté Ken-Po
(Méthode de boxe pour l’auto défense à mains nues ou Méthode de boxe chinoise pour l’auto défense )
La conséquence la plus flagrante des assauts sportifs a été l’uniformisation des techniques et de la pratique du Karaté. Dans les assauts sportifs toutes les techniques dangereuses, donc efficaces, ont été interdites. Ainsi l’entraînement s’est uniformisé et son contenu ne se limite plus qu’aux seules techniques autorisées en combat sportif. Ceci est en complète contradiction avec la nature, avec les fondements et la philosophie même de notre discipline. Toute la richesse du Karaté Do provient de la diversité de son expression technique, rien n’y est figé, tout y est adaptable (à ne pas confondre avec transformable). L’harmonisation de son contenu est contraire à la raison d’être d’un « Art » qui se dit martial.
Référons-nous à un art martial typiquement français, l’escrime, et replaçons-le à l’époque et dans le contexte qui ont tant alimenté les romans de cape et d’épée, ceux des duels, des Mousquetaires, des d’Artagnan et autre Lagardère. En ce temps-à, dirait le conteur, chaque Maître d’arme, chaque escrimeur était à la recherche d’une botte secrète, sa botte secrète, celle qui le rendrait pratiquement invincible en combat et je dis bien en combat et non pas dans un assaut sportif.
Le karaté a évolué dans un contexte tout à fait identique et la richesse de ses techniques provient de la préoccupation constante des anciens maîtres et combattants à rechercher de nouvelles techniques, des combinaisons inédites qui permettent de sortir vainqueur d’un combat pour la vie. Aujourd’hui c’est l’inverse qui se produit, le répertoire technique a été établi une fois pour toutes. Nos experts et Senseï transmettent fidèlement les techniques qu’ils ont apprises de leur « Maître » extrême oriental, malheur à celui qui oserait déroger ou innover.
L’intelligence, la créativité n’est pas de mise dans cette forme de pratique et pourtant c’est le fondement même des Bujutsu (arts de combat). Même en karaté sportif, bien que les techniques y soient limitées, les grands champions, ceux qui ont marqué l’histoire de nos compétitions, sont ceux qui ont su innover, créer des enchaînements pertinents, trouver de nouvelles opportunités techniques.
C’est au travers de la multitude des Kata et de leur contenu (avant leur changement et dégradation)) que l’on peut mieux mesurer le non-sens d’une unification et apprécier la créativité des anciens maîtres, créativité issue de leurs expériences en combat et de leur appréciation personnelle de la confrontation ultime.
Les arts du combat extrême-orientaux sont très subtils tant dans leur pratique que dans leur philosophie, les certitudes n’y existent pas.
Si, dans le domaine des arts martiaux, il est possible d’atteindre une certaine vérité, « la Vérité » quant à elle n’existe pas. C’est une variable qui évolue en fonction du temps, du lieu et de l’action, trois unités qui multiplient la diversité de son expression.
L’Art, et nous ne devons jamais perdre de vue que notre discipline est un « Art Martial », n’est pas uniforme car, comme toutes les créations artistiques, il évolue avec et dans le temps, en fonction de la sensibilité intuitive de chaque créateur.
Les différentes techniques et arts du combat ont été imaginés et ont évolué à partir de différentes conceptions de la confrontation ultime, celle qui met en jeu notre intégrité physique et mentale. Les périodes de paix ont provoqué une différentiation, une spécialisation et un adoucissement des Bu Jutsu (Techniques de guerres) ainsi se sont créés le Ju Jutsu, l’Aïki Jutsu, le Ken Jutsu, le Karaté Jutsu, etc..
Cette diversification se poursuit aujourd’hui encore, malheureusement l’orientation des nouveaux « arts martiaux » est uniquement sportive. Ainsi les compétitions soft de karaté ont engendré la boxe américaine, le Kick boxing et enfin le must, l’Ultimate Figthing ou sport de combat sans règles ou presque issu de la combinaison du Karaté et du Ju Jutsu, ici la victoire se fait par K.O. ou soumission. On ne sait pas encore ce que l’avenir nous réserve dans ce domaine où s’arrêteront le délire des promoteurs et la soif de sang d’un certain public. Il est tout à fait évident que si l’on ouvrait les arènes pour des combats de gladiateurs les gradins seraient archi pleins, pour le moment on y tue que des taureaux (qui n’ont d’ailleurs pas demandé à y combattre et qui, victorieux ou perdant meurent de toute façon). Le but de ces combats sans règle est clair : Remplir un stade et les poches des organisateurs.
Dans un contexte de « mutation » des arts martiaux en général et du Karaté Do en particulier, dans cette recherche de diversité et de nouveauté, le Karaté Goshin Ken-po n’est pas un style de plus, une nouvelle création martiale. Il constitue la forme de pratique originale et originelle des arts martiaux: Une technique, une méthode ou un art du poing (Ken-po) d’auto défense (Goshin), à mains nues (Karate).
Il veut conserver et transmettre l’esprit du Tode (la main de Chine) que nous a transmis FUNAKOSHI Gishin : Le Ryukyu Kenpo Karate (la méthode de Boxe originaire de Chine que l’on pratique à Okinawa). Le Tode ou Okinawa Te, avec ses 3 styles les plus représentatif le Shurité, le Tomarité et le Nahaté n’était à l’origine que des Goshin Jutsu basés sur la synthèse des différentes techniques chinoises, Indochinoise, Thaïlandaise, Coréenne, Indonésienne, Malaisiennes et Philippines,etc.,
Même avec le développement des assauts sportifs, le Karaté Do aurait pu et dû conserver sa particularité de Goshin Jutsu. Mais vouloir privilégier la seule compétition sportive, vouloir en faire, un simple sport de combat, malheureusement pas des meilleurs, c’est l’amputer de ses principales qualités physiques et techniques, mentales voire spirituelles. Même lorsque j’ai remis au gout du jour la « self défense Karaté », ceux qui m’ont suivi qui ont repris la discipline après mon départ de la FFK , en ont fait une compétition sportive….Est-ce qu’une agression de rue peut se transposer dans un assaut sportif…. ?
Le karaté Goshin Kenpo cherche à remettre en valeur une certaine conception de la martialité du Karaté initiée par FUNAKOSHI et ses maîtres.
« Vaincre ou mourir » n’est pas la motivation d’un Budoka son objectif est d’éviter le combat. Le karaté n’enseigne pas comment vaincre un adversaire mais comment ne pas perdre la vie. Et dans ce contexte savoir éviter l’affrontement est beaucoup plus crucial que se lancer dans la confrontation.
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